Au grand cirque de pierres, sous le soleil de juin
Des hommes, assis par terre, ont bravé le destin
C'était pourtant hier et c'est déjà si loin

Je m'en souviens
Un printemps comme les autres que celui de Pékin
A qui est-ce la faute si on n'en dit plus rien?
C'était pourtant hier, qu'en ferons-nous demain?
Qu'en ferons-nous demain?

A force de subir les coups
Y a des cris que l'on n'entend plus
Des voix qui n'ont plus d'autres issues
Que de maudire sans mot dire
A force de haïr les fous
Y a des hommes qui lèvent leurs chaînes
Mourir peut-être, mais debout
A Tien An Men

Une génération muselée, mutilée
De sa révolution qu'on n'a pas écoutée
C'était pourtant hier, c'est déjà oublié
Mais ce n'est rien
Si le corps est vaincu, brûle toujours la flamme
Que rien n'éteindra plus à l'écueil de son âme
C'est encore aujourd'hui et ce sera demain
Et ce sera demain

A force de subir les coups
Y a des hommes qui brisent leurs chaînes
Mourir peut-être, mais debout
A Tien An Men